La légitimité

L’une de mes questions existentielles récurrentes, c’est celle de la légitimité.

Est-ce que je peux dire ça, faire ça ?

Est-ce que j’ai le droit de prendre de l’espace ? 

Comment savoir si je prends trop de place ?

Il est particulièrement difficile de développer sa légitimité quand on est une personne neuroatypique :

On existe la plupart du temps dans un contexte de constante remise en question et d’adaptation, pour ne pas trop “déranger”.

À force de douter constamment de nos ressentis, de nos interprétations, de l’intensité de nos perceptions et de tout le reste, on finit par ne plus savoir placer le curseur au bon endroit.

Et donc, on ne se sent plus légitime de rien.

Le temps de se poser mille questions, de reporter à plus tard, de se demander si on devrait accepter, on passe à côté d’opportunités qui auraient pu être belles. On nie nos envies, avec une seule peur : que quelqu’un réalise qu’on a rien à faire là, qu’on est une imposture.

J’ai longtemps cru que pour me sentir enfin légitime, il fallait travailler encore et toujours plus : apprendre, lire, chercher. 

Spoiler, ça ne fait que repousser le problème. À part m’épuiser et mener à de la surexigence envers moi-même, ça n’a mené nulle part.

J’ai commencé à faire la paix avec ce sentiment d’illégitimité quand j’ai fait ce constat révolutionnaire : Personne ne vient un jour nous taper sur l’épaule pour dire qu’on est légitime.

Et inversement, d’ailleurs.

Ce ne sont pas les autres qui viennent valider ou invalider notre légitimité… et c’est peut-être ça le plus difficile. Il faut s’accorder la légitimité à soi-même, à partir de ce que l’on est et ce que l’on sait.

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