Être gênant·e

Toute ma vie j’ai eu peur d’être gênante. De mettre les autres mal à l’aise. De subir des moqueries dans mon dos.

J’ai jamais très bien compris les codes sociaux.

J’ai essayé, hein. Mais ça fonctionne jamais tout à fait.

Ça se voit toujours un peu, que j’ai aucune idée de ce que je suis en train de faire.

C’est comme si je voulais reproduire un dessin hyper joli, mais qu’il était toujours un peu bancal à la fin. On voit qu’il y a un truc qui va pas.

Maintenant ça va mieux : si je m’entoure seulement de gens bizarres, j’ai l’air moins bizarre. Peut-être que ce sont les gens normaux qui sont bizarres, finalement.

On fait nos trucs gênants ensemble et c’est rigolo.

Parfois un vêtement est tellement moche qu’il redevient joli. Parfois ce dont tu as besoin, c’est un nouveau Petshop à la tête un peu désaxée.

Et puis je crois que dans le fond, je m’en fiche. Pas comme avant : avant, je faisais semblant.

Aujourd’hui je m’en fiche pour de vrai. Ça me plaît d’être dans mon coin, avec des peluches et des couleurs pastel.

J’arrête d’essayer de faire comme les gens normaux, qui aiment le beige et les afterworks.

Je serai toujours bizarre, de toute façon. Alors autant être bizarre comme je veux, avec les autres gens bizarres.

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