Le deuil d’être valide ?

On peut défendre la fierté handicapée, être anti-validiste, mais avoir des regrets de ne pas être valide. Les deux peuvent coexister.

Oui, ce serait quand même plus simple d’être valide dans un monde entièrement pensé pour les valides. Je ne vous apprends rien : le monde est validiste, et tout est plus difficile quand on est handicapé·e.

Ça peut, selon les personnes, impliquer un deuil : renoncer à des rêves, des envies qui ne sont pas ou plus réalisables, — ou différemment.

Pour ma part, le deuil concerne plutôt la guérison.

Le deuil d’un corps sans douleur, le deuil d’un traitement efficace.

Attention, on peut parler de deuil sans être misérabiliste. Une version de nous-même n’advient pas, mais il y en a plein d’autres. On trouve d’autres envies et d’autres aspirations.

Et surtout, on peut mener une vie épanouie en étant handicapé·e. Malgré l’imaginaire validiste, être handicapé·e n’empêche pas le bonheur : on ne se réveille pas chaque matin en pleurant sur notre condition.

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