Journée du souvenir trans

(Trans day of remembrance)

Je veux juste que mes adelphes aillent bien. Est-ce que c’est trop demander ?

Ne pas les voir se changer avant de rentrer pour éviter de se faire casser la figure. Ne pas croiser les doigts pour que les collègues, médecins, coiffeurs, infirmiers, vendeurs, pharmaciens, chauffeurs, psy, famille, inconnus soient décents — ils ne le sont jamais.

Ne pas avoir peur qu’iels se foutent en l’air sous la pression.

La mort, oui. Est-ce que j’en fais pas un peu des caisses ? Demandez aux adelphes qu’on a perdu·e·s cette année. Mort·e·s, parce qu’iels étaient trans. Par leurs propres mains ou celles des autres, peu importe : c’est la transphobie qui les a tué·e·s.

Quelqu’un qui se trompe de prénom, une ou deux fois, c’est pas si grave ? Quelqu’un qui veut savoir si c’est “monsieur” ou » madame », c’est pas si grave ? Et des centaines, des milliers de micro agressions pendant des années, tous les jours, c’est pas si grave ?

Brique après brique, la société emmure. 

Une brique, pour chaque lettre reçue à un deadname. 

Une brique, pour chaque soupir pendant une démarche administrative absurde. 

Une brique, pour chaque fois qu’on explique, qu’on se fâche, qu’on renonce. 

Pas étonnant qu’on ait envie de tout casser.

Tout ce qu’on demande, c’est la base de la décence. La décence qu’on devrait donner à toustes. 

Accéder aux soins. 

Être appelé·e par le bon prénom. 

Avoir un travail. 

Vivre sa vie. 

Ne pas mourir.

Écoutez-nous. Éduquez-vous. Et si c’est pour dire n’importe quoi, s’il vous plaît taisez-vous.

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