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Surdoué·e, précoce, zèbre, haut potentiel intellectuel : les mots changent au fil des années, mais on tourne autour des mêmes questionnements.
Est-ce qu’on peut être trop intelligent·e pour être heureux·se ? Est-ce que c’est un diagnostic, une perception du monde, ou du n’importe quoi élitiste ?
Le sujet est sensible, et pose beaucoup de questions qu’on va détricoter ensemble.
La notion de haut potentiel intellectuel a des contours particulièrement flous : on la définit par le QI (quotient intellectuel), beaucoup contesté, parfois complété par une grande sensibilité émotionnelle, la pensée en arborescence et/ou une forte acuité sensorielle.
Si les neurosciences ne sont pas d’accord sur ses caractéristiques, comment en faire un diagnostic fiable ?
Pourquoi contester les tests de QI ?
L’intelligence est plurielle : si les tests de QI quantifient les intelligences verbale, logique et kinesthésique, ils restent en surface pour les intelligences artistique, émotionnelle, etc. Certains profils sont donc laissés de côté, parce qu’ils sont moins compatibles avec notre modèle de société et ses valeurs.
Est-ce que le HPI, c’est un truc de blancs bourgeois ou de classe moyenne ?
Dans une vaste proportion, il faut bien admettre que oui. Il suffit de regarder les enfants HPI dans les classes, ou les articles. Les parents qui acceptent (voire réclament) de faire passer les tests à leurs enfants sont ceux qui ont les codes et les jugent pertinents.
Il y a dans toutes ces mesures un sous-texte de hiérarchisation à questionner : si l’on parle de haut potentiel, c’est qu’il y a un… bas potentiel.
Or, le potentiel est hypothétique*. On classifie des personnes (souvent des enfants) selon cette potentialité, indéfinie, et cela n’est pas sans conséquence pour l’estime de soi.
En parlant d’estime de soi : est-ce qu’être considérée comme HPI, ça donne un ego surdimensionné ?
Non.
D’après les observations, et mon propre vécu, ce serait même plutôt l’inverse. Le HPI vient avec des attentes concernant les performances intellectuelles qui semblent impossibles à satisfaire, fragilisant l’ego.
La difficulté principale est que le terme HPI dépolitise généralement la réflexion. On utilise ce terme, vu comme valorisant, au lieu d’autres diagnostics porteurs de stigmate social : l’anxiété, l’autisme, etc.
En réalité, si l’on observe les traits caractéristiques du HPI, il y a très peu de différences avec l’autisme sans déficience intellectuelle. Le risque est de valoriser l’intelligence en parlant de HPI, tout en passant sous silence les difficultés sociales, sensorielles et émotionnelles liées à l’autisme.
J’ai conscience que, quand on a été perçu-e toute sa vie comme précoce, HPI, surdoué:e, questionner les mécanismes derrière ces termes peut être douloureux. Pour autant, ça me semble nécessaire.
Comme d’habitude, on peut en discuter et en débattre, mais pense à faire preuve de respect (pour moi et pour les autres).
*À ce sujet, je te recommande le travail du chercheur Wilfried Ligner.
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